Salut. Qui es-tu ?
On t'a donné le nom de ton père et le prénom de ta grand-mère.
On t'a donné naissance dans un lieu que tu ne connais pas.
On t'a donné des personnes à aimer et des frères dont il fallait s'occuper.
On t'a donné toutes sortes de diplômes : en science, en agriculture, en arts, Et toutes sortes de travail : tuteur, enseignant, secrétaire, aide géomètre, réalisateur, chercheur, monteur de films et d'armoires électroniques !
Mais au fond, qui es-tu ?
On te dit gentille, mais un brin espiègle.
On te dit calme, timide et réservée, mais aussi enjouée, ouverte et extraverti.
On te dit que tu ne réponds pas aux messages, mais que tu es toujours à l'écoute.
On te dit que tu es maladroite, toujours couverte de bleus et de cicatrices (fiers témoins de souvenirs et d'anecdotes incroyables), mais que tu sais te servir de tes mains pour bricoler, construire et tout réparer.
On te dit que tu es curieuse et intéressante car tu te passionne pour tout ce qui vient à toi, mais que tu manques de confiance car tu te caches et n'est jamais totalement satisfaite de ce que tu fais.
On te dis que tu as milles rêves, mais que tu devrais te réveiller pour commencer à les réaliser...
Alors au fond, qui es-tu ?
Tu as dit que c'est parce que tu es sagittaire que tu as appris à monter à cheval et tirer à l'arc, mais c'est surtout parce que tu ne savais pas quoi répondre.
Tu as peur de parler à une personne, mais tu n'as aucun tract quand tu es sur une scène de théâtre.
Tu as toujours le sourire, mais tu ne comptes plus les mouchoirs que tes yeux ont dans l'ombre mouillés.
Tu as été blessée par des questions auxquelles tu ne pouvais répondre, alors tu en as fait un film. Et voir le visage en très gros plan de ton frère sur cet écran géant de cinéma t'a appris qu'une image pouvait à elle seule exprimer ce que milles mots ne suffiraient même pas à esquisser.
Tu as appris à utiliser tes mains, pour parler à tes frères qui n'ont pas d'oreilles, pour jouer avec ta mère, pour bricoler avec ton père et pour les tendres à ton prochain, mais tu as toujours peur de pas savoir quoi faire, quoi dire ou comment réagir.
Au fond, qui es-tu ?
Tu es le problème qui apporte de nouvelles solutions.
Tu es un regard qui éponge autant qu'il reflète.
Tu es une boite pleine. Pleine d'outils, de pansements, d'histoires, de jeux et d'un tas d'objets non identifiés qui seront peut-être utiles un jour!
Tu es ce paradoxe qui aime contempler l'invisible : le vent, le mouvement de l'eau, la lumière et ses reflets, et qui voudrait les montrer au monde.
Mais tu es surtout cette personne que je croise chaque matin dans mon miroir,
Celle que j'aimerai mieux connaitre et que j'apprends seulement à aimer
Celle qui ne se construit plus dans le regard des autres, mais qui s'actualise à chaque rencontre.