Région : Grand Est
Département : Bas-Rhin (67)
Arrondissement : Haguenau-Wissembourg
Communauté des Communes :
Pays de Wissembourg
Maire : Sandra FISCHER-JUNCK
7 700 habitants (recensement 2019)
Sommaire :
Personnalités liées à la commune
- Paul WESTERCAMP
- Jean-Frédéric WENTZEL
- Martin BUCER
- Stanislas LESZCZYNSKI
- Le Moine OTFRIED
- Frédéric BASTIAN
1/ Géographie
Les lieux rattachés :
- Altenstadt, commune associée
- Geisberg
- Geitershorf
- Weiler
Les villes jumelées
2/ Histoire
La ville de Wissembourg doit son origine à la fondation d’une abbaye vers 660 ; cette dernière devient au cours des siècles suivants la plus importante de la région.
La cité se développe autour de l’abbaye dès l’époque carolingienne puis ottonienne. En 1179, une charte de l’empereur germanique Frédéric Barberousse mentionne pour la première fois l’existence d’une place forte qui est désignée « Oppidum ».
Le bourg croit rapidement au Moyen-Âge et est entouré d’une enceinte en pierre qui assure sa défense.
La ville adhère à la Ligue des Villes Rhénanes en 1254 puis fait partie de la Décapole en 1354, l'alliance des dix villes libres alsaciennes au sein du Saint-Empire romain germanique. Cette alliance permet de favoriser la coopération entre les villes.
La cité de la Lauter, autrefois dirigée par les princes abbés, se libère progressivement de leur tutelle et connait une belle prospérité.
A la fin du 15e siècle et au début du siècle suivant, les Wissembourgeois subissent les pillages et les privations dus aux guerres et aux brigands. Le plus connu d'entre eux est Hans von Drotha, seigneur Palatin. Hans Trapp, le personnage légendaire des Noëls alsaciens tant redouté des enfants est une réincarnation de cet homme de guerre qui terrorisa Wissembourg et sa région.
La ville souffre beaucoup lors de la Guerre de trente ans et perd la majeure partie de sa population. Les traités de Westphalie signés en 1648 mettent un terme au conflit et Wissembourg passe sous souveraineté française.
Le 25 janvier 1677 est un jour funeste dans l’histoire de la ville. Environ 70 maisons, l’ancien hôtel de ville et les moulins sont dévastés par un gigantesque incendie allumé par les troupes du colonel Labrosse dans le cadre de la politique de la terre brulée.
Au 18e siècle, de nombreux chantiers de reconstruction sont entrepris et en 1719 Wissembourg a le privilège d’accueillir le roi exilé de Pologne Stanislas Leszczynski. Sa fille Marie y apprend la demande en mariage du roi Louis XV, mariage proclamé à l'église St Jean le 22 juillet 1725 et célébré quelques semaines plus tard en la cathédrale de Strasbourg.
La Révolution française apporte son lot de bouleversements politiques et religieux. Le 26 décembre 1793, les troupes françaises commandées par le général Hoche remportent, sur les hauteurs du Geisberg, une bataille décisive sur les Autrichiens et les Prussiens.
Wissembourg est ville allemande de 1870 à 1918 et redevient française au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les combats de la libération de 1944-45 n'épargnent pas Wissembourg qui est libérée une première fois en décembre 1944, les alliés reperdant le terrain jusqu'au 19 mars 1945 qui voit la libération définitive.
Au malheur de la guerre a succédé l’amitié entre les peuples.
La suppression des frontières, dernière manifestation en date de la construction de l’Europe, a redonné à Wissembourg un rôle régional important et propose un nouvel essor prometteur à la capitale de l’Outre-Forêt.
Texte : Serge BURGER
ALTENSTADT
Au centre du village, l’église romane dédiée à Saint Ulrich érigée sur un site païen est inscrit parmi les plus anciens sanctuaires d’Alsace. Le tympan sculpté de son portail, porte un décor géométrique et animalier. L’intérieur comporte trois nefs et cinq travées. Les voûtes reposent sur des piliers cubiques dont les pierres sont à fins décors dit « en arêtes de poissons ». Avec l’abbatiale de Wissembourg, cet édifice religieux est intégré dans le circuit touristique de la « Route romane d’Alsace ». L’édifice du XIe siècle témoigne avec simplicité la foi de ses paroissiens. Tout près de ce lieu, la beauté d’anciens moulins jalonnent le cours de la Lauter.
WEILER
Quelques dates clés :
- 1292 : Les hameaux de Schweigen, Weiler, Saint Pantaléon, Weidelbrunn, propriétés de l'abbaye de Wissembourg, sont donnés en sous-fief aux Fleckenstein.
- 1360 : Henri de Fleckenstein vend ces hameaux pour 1300 florins, dont la localité de Weiler à Wissembourg. L'acte est confirmé à Pragues par Charles IV.
- 1789 : Weiler s'émancipe de la tutelle de Wissembourg et devient une commune à part entière.
- 28 octobre 1832 : un nouveau projet de fusion est repoussé par le conseil municipal de Weiler.
- 27 janvier 1866 : Weiler est réuni à Wissembourg par décret impérial. Weiler compte alors 544 habitants.
1914-1918 : le cimetière militaire
La création du cimetière militaire de Weiler, souvent appelé "cimetière russe" est étroitement liée à l'existence d'un camp de prisonniers créé en 1916. Les Allemands avaient installé là, dans des baraques sommaires, un hôpital où étaient concentrés des prisonniers malades. Peu d'informations subsistent de ce camp. Les archives municipales de Wissembourg ne possèdent aucun document à ce sujet, mais elles conservent quelques billets de banque en usage dans le camp. Le cimetière abrite les tombes de 206 sépultures individuelles et plusieurs ossuaires.
Le cimetière a fait l'objet d'une rénovation en 2010, comprenant la reprise de l'escalier d'accès depuis la route, la création de nouvelles longrines, l'installation de nouveaux emblèmes dotés de plaques nominatives réglementaires et la réfection des ossuaires. Le projet a été porté par l'Etat français, la commune et le Souvenir Français.
Août 1950 : rassemblement pour la paix
En 1950 eut lieu la première manifestation pour une Europe unie au poste frontière de Weiler et Skt Germanshof. Plus de 300 étudiants et professeurs, français et allemands, mais aussi belges, danois, anglais, néerlandais, ..., se sont rassemblés, venus réclamer la paix entre les peuples et une Europe unie. La barrière de la douane fut sciée.
Le château du Langenberg :
Le domaine de Langenberg qui comportait une ferme (propriété successive de l'abbaye, des Fleckenstein et de la ville de Wissembourg) fut acquis en 1677 par Phil. Theo. Vitzum von Egersberg. Le bâtiment actuel fut construit vers 1775 par Antoine Alexandre Klein. Il changea régulièrement de propriétaire et connu des occupations diverses. Le château fut occupé un temps par une auberge. La restauration commencée en 1972 (renouvellement des toitures) par l'association des Amis du Langenberg, est restée inachevée. Une terrasse moderne a malheureusement rempalcé l'ancien balcon de la façade sud, devant le grand salon, qui domine le vallon.
3/ Jumelage
La charte de jumelage entre Wissembourg et Le Dorat (Haute-Vienne) a été signée le 12 juin 2011. Par cette charte, les deux communes se sont engagées à :
- nourrir des liens réguliers entre leurs deux administrations par échange d’information
- favoriser des échanges individuels ou collectifs
- participer au travail de mémoire en associant chaque fois que possible la commune jumelée à des manifestations de caractère exceptionnel
- informer les générations futures sur les origines du rapprochement entre les deux communes
- apposer un panneau "Commune jumelée" en entrée d’agglomération
- contribuer pleinement à l’amitié entre nos deux régions du Limousin et de l’Alsace
Une « place du Dorat » a été inaugurée à cette même occasion, dans le quartier Breitwiese.
Pourquoi un jumelage avec Le Dorat ?
Le 2 septembre 1939, conformément à l’Instruction générale de sauvegarde de 1938, débute l’évacuation des Alsaciens et des Lorrains de la zone dite avant, comprise entre la frontière et la ligne Maginot, vers le Limousin. Les Wissembourgeois sont accueillis au Dorat.
Au Dorat, écoles, maisons particulières ou logements inoccupés furent réquisitionnés pour loger les Wissembourgeois. Malgré l’accueil amical, la cohabitation ne fut pas toujours facile. Beaucoup d’Alsaciens ne parlaient pas français ; tous étaient démunis de leurs biens, avaient perdu leur travail et vivaient à leur arrivée d’une allocation journalière. La scolarisation des enfants wissembourgeois fut aménagée en alternance avec celle des Dorachons. Beaucoup pensaient rentrer en Alsace dès le printemps 1940, mais rapidement, la guerre s’annonça longue. Il fallait se résigner à l’exil, qui dura une année entière.
Entre 1940 et 1945, les deux régions ont ensuite vécu une histoire bien distincte : annexion et politique d’assimilation au régime nazi débouchant sur l’incorporation de force des hommes nés entre 1908 et 1928 pour l’Alsace et la Moselle, engagement délibéré contre l’oppression allemande à travers le maquis et les nombreuses manifestations de la Résistance pour le Limousin.
Malgré la barrière de la langue et la différence de culture, des liens d’amitié se sont tissés pendant les mois de ce séjour entre les habitants de nos deux cités. Des habitants des deux communes ont continué à entretenir des contacts directs ou indirects, exprimant ainsi leur respect mutuel et le souci d’une humanité partagée. Aujourd’hui encoure, les familles wissembourgeoises et dorachonnes ont gardé des liens forts et le souvenir des moments passés ensemble.
Tous les deux ans, une rencontre entre les deux communes permet de renforcer ces liens d’amitié. Une délégation wissembourgoise s’est ainsi rendue au Dorat en mai 2013, pour inaugurer les sculptures réalisées à Wissembourg en 2012 et offertes à notre ville jumelle.
4/ Personnalités liées à la commune
Paul Westercamp
Paul Westercamp, né à Wissembourg le 11 mai 1839, est le bienfaiteur du musée.
Le bel ensemble architectural qui l’abrite est mis en vente en 1909 et la Ville en fait l’acquisition grâce à l’aide financière du généreux donateur.
Le musée Westercamp créé à l’initiative d’une société savante locale l’ « Altertumsverein » est inauguré officiellement lors des fêtes de la Pentecôte en 1913.
Paul Westercamp est un homme de passions : les voyages, la photographie, il est aussi un collectionneur avisé. Il fait de nombreuses donations au musée de Wissembourg ainsi qu’au Musée Alsacien de Strasbourg : meubles anciens et vaisselle précieuse.
En 1912, il fait don de sa maison familiale de Wissembourg, l’actuelle fondation Westercamp, à la paroisse protestante. Il décède le 6 mars 1920 et laisse l’image d’un homme bon et d’un mécène qui a beaucoup œuvré pour le rayonnement culturel de sa cité natale.
Jean-Frédéric Wentzel
Jean-Frédéric Wentzel (1807-1869) est le fondateur d’un atelier d’imagerie populaire à Wissembourg. Exerçant au départ la profession de relieur puis de libraire, il obtient, en 1835, son brevet d’imprimeur-lithographe.
D’abord modeste, l’entreprise de J.F. Wentzel connait un formidable essor sous le Second Empire et Wissembourg devient l’un des principaux centres imagiers de France qui concurrence la célèbre imagerie d’Epinal. Ainsi il édite des milliers d’estampes aux légendes plurilingues, leur assurant une large diffusion commerciale en France et à l’international.
Après son décès en 1869, l’imprimerie est dirigée par son fils Frédéric-Charles mais le développement de l’entreprise est perturbé par la guerre franco-allemande de 1870 et ses conséquences.
En 1906, la famille Ackermann devient propriétaire de l’imprimerie. Dans les années 1930, concurrencée par de nouveaux médias, la production d’images populaires de Wissembourg cesse définitivement.
Martin Bucer
Martin Bucer (1491–1551) est un célèbre théologien et réformateur, né à Sélestat.
Issu d’une famille bourgeoise, il entre au couvent des Dominicains de sa ville natale en 1506 où il étudie la scolastique médiévale de Thomas d’Aquin et les publications humanistes d’Erasme.
En 1518, il rencontre Martin Luther, initiateur de la réforme protestante et s’associe à ses idées qu’il diffuse autour de lui.
En novembre 1522 Martin Bucer est invité à Wissembourg par le curé de la paroisse de St Jean, Henri Motherer, pour y prêcher le protestantisme. Menacé par l’évêque de Spire, il est obligé de fuir la ville et se réfugie à Strasbourg en mai 1523. Cependant, la visite de Martin Bucer a eu un impact certain sur les wissembourgeois, Wissembourg adoptant en effet la Réforme dès 1534.
Stanislas Leszczynski
Stanislas Leszczynski (1677-1766) est issu de la noblesse polonaise. D’abord grand échanson de la couronne auprès du roi Auguste II de Pologne, il est proclamé roi en 1704 après le vote de la déchéance d’Auguste II pour s’être allié à la Russie contre Charles XII, le roi de Suède. Stanislas négocie la paix et s’allie avec Charles XII qui devient son protecteur.
D’abord réfugié dans le duché de Deux-Ponts, Stanislas se retrouve sans asile après la mort du souverain suédois et obtient du régent de France l’autorisation de s’installer à Wissembourg en février 1719.
Hébergée dans un premier temps dans un ancien bâtiment de l’ordre teutonique, la famille royale polonaise s’installe quelques années plus tard dans un hôtel particulier qui deviendra par la suite le « Palais Stanislas ».
C’est à Wissembourg, en 1725, que Stanislas Leszczynski apprend la demande en mariage du roi Louis XV à sa fille Maria Leszczynska (1703-1768). Le mariage est proclamé à l’église Saint Jean de Wissembourg et Maria Leszczynska est mariée par procuration le 15 août 1725 dans la cathédrale de Strasbourg. Cette même année prend fin le séjour wissembourgeois de la famille Leszczynski.
Marie sera reine de France et de Navarre de 1725 à 1768.
Le moine Otfried
Otfried (vers 790 – vers 870-875) est considéré comme le premier poète de langue germanique. Natif de la région, il suit des études à l’abbaye de Fulda, foyer spirituel et culturel de grande renommée, puis retourne à Wissembourg et prend la direction de l’école monastique de l’institution bénédictine.
Otfried est célèbre pour sa rédaction du « Livre des Evangiles » en vers et en langue francique de la région de Wissembourg. Cette œuvre, achevée vers 870, est considérée comme la plus ancienne poésie chrétienne allemande.
Un bas-relief en grès représentant le moine Otfried, sculpté par Rieger à la fin du 19e siècle, est visible à la Grange aux Dîmes à Wissembourg. Cette sculpture se trouvait à l’origine sur la façade de l’ancienne poste inaugurée en 1892 et détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale
Frédéric Bastian
Frédéric Bastian est né le 27 avril 1834 à Weiler, où sa maison natale y est toujours visible au numéro 11 de la rue Principale. Après ses études primaires à l'école du village et ses années passées au collège municipal de Wissembourg, Frédéric Bastian se destine à la carrière ecclésiastique, et sera nommé vicaire de la paroisse St Thomas à Strasbourg. Il est nommé second pasteur à Wissembourg le 22 mai 1865. A côté de ses activités pastorales, Frédéric Bastian a toujours trouvé le temps de s'occuper de son rûcher. A compter de 1860, il va engager une révolution faisant passer l'apiculture alsacienne de l'archaïsme à la modernité, et rédigera un livre "Les abeiles", qui rassemble la somme des connaissances apicoles de l'époque.